La Laïcité plus que jamais Cercle Condorcet de Roanne

« La laïcité plus que jamais » Conférence de Bernard FURNON Président du Cercle Condorcet de Roanne.

 La laïcité est un sujet aujourd’hui beaucoup débattu aussi l’orateur propose une synthèse de la pensée d’auteurs lus :

Abdennour BIDAR : Pédagogie de la laïcité (2012)

Henri PENA RUIZ : dictionnaire amoureux de la laïcité

Eddy KHALDI : ABC de la Laïcité (2015)

Jean Paul SCOT : L’Etat chez lui l’Eglise chez elle, (2005)

Régis DEBRAY et Didier LESCHI : La Laïcité au quotidien (2016)

Caroline FOUREST : Génie de la laïcité (2016)

Le plan de l’intervention comporte en quatre parties :

– la laïcité ce qu’elle n’est pas,

– la laïcité ce qu’elle est,

– la laïcité son application au quotidien,

– un essai de conclusion.

1- La Laïcité ce qu’elle n’est pas :

La laïcité est dénaturée par des groupes de pensée qui veulent l’instrumentaliser à leur profit.

Jean Paul SCOT analyse 4 dérives pour la Laïcité :

première dérive : la Laïcité ouverte :

Objectif : se rapprocher des religions en leur reconnaissant une utilité sociale. Même la Ligue de l’Enseignement s’y était fourvoyée il y a quelques années.

Exemple : le groupe Cohésion Républicaine qui regroupe des socialistes autour de Jean Louis BIANCO avance trois propositions dangereuses en direction de la religion musulmane :

– recenser les lieux de culte

– répondre au manque dans certaines parties du territoire

– développer les établissements scolaires privés sous contrat : l’enseignement confessionnel privé musulman devrait pouvoir se développer dans le respect des principes républicains comme l’a fait antérieurement l’enseignement catholique.

Cela suppose que les religieux seraient susceptibles de remplacer les éducateurs et les enseignants laïques pour favoriser l’intégration des familles musulmanes.

Ces propositions sont aussi contraires à la loi de 1905 de séparation des Eglises et de l’Etat qui affirme dans son article 2 que la République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte.

Heureusement le gouvernement socialiste en décembre 2016, n’a pas repris ces propositions et a préféré créer la fondation de l’Islam de France présidée par Jean Pierre CHEVENEMENT et ne prévoyant la création d’associations cultuelles comme cela est prévu dans la loi de 1905. Qui pourront recevoir des subventions privées pour la construction de leurs lieux de culte.

deuxième dérive : la Laïcité positive :

Formule empruntée à Pie XII en 1956 par Nicolas SARKOZY dans son fameux discours à Latran .

Objectif : s’appuyer sur la religion pour faire progresser les valeurs morales.

« La République défend la règle, la loi sans les rattacher à l’ordre moral, elle dit ce qui est autorisé ce qui est interdit. Elle ne dit pas ce qui est bien ce qui est mal, La Religion peut en revanche apporter cette distinction. Aux religions le spirituel, à la république le temporel. L’équilibre c’est l’harmonie entre les deux » (extrait de « La république, les religions l’espérance » 2004)

Nicolas Satkozy écrit comme s’il n’existait pas de spiritualité en dehors de la religion… Pas de spiritualité athée, pas de spiritualité laïque.

troisième dérive : la contre-Laïcité :

Le Front National condamne la diversité culturelle et veut favoriser les valeurs les plus traditionnelles du Christianisme.

Il prône l’assimilation (adoption par tous les immigrés de la culture française par l’abandon de leurs coutumes originelles) et non l’intégration.

Pour le FN, la Laïcité doit permettre avant tout le rejet de l’Islam.

Ce n’est pas de la laïcité c’est du racisme, de la discrimination.

quatrième dérive : l’anti-Laïcité :

Défendue par une partie de la Gauche: Médiapart, le NPA, une partie du Front de Gauche , la Ligue des droits de l’Homme.

La Laïcité est présentée comme une idéologie d’exclusion.

Inspirés par le parti des Indigènes de la République, ils développent une culpabilité liée au passé colonial de la France .

Le colonialisme en son temps a voulu généraliser de façon autoritaire des valeurs spécifiques à la civilisation occidentale dans les territoires colonisés. Aujourd’hui les laïques reproduiraient cette attitude et seraient de ce fait coupables de discriminations ou d’islamophobie chaque fois qu’un interdit empêcherait l’expression d’une croyance ou la critiquerait.

Ils proposent de supprimer la loi de 2004 qui s’oppose au port du signe religieux ostensible aux élèves des établissements publics d’enseignement qu’ils estiment discriminatoire.

Quelles réponses apporter à ce positionnement ?

LE POINT DE VUE D’EDDY KHALDI

L’école n’est pas un lieu comme les autres mais une institution où des règles de vie peuvent être imposées pour faire respecter la Laïcité par tous les membres de la Communauté Educative.

LE POINT DE VUE d’ABDENNOUR BIDAR :

C’est une violence symbolique que de vouloir imposer aux autres les signes de sa religion.

L’enceinte scolaire est un espace protégé et matriciel où la personnalité intellectuelle de l’élève est mise comme en gestation, en formation et pour cela soustraite aux influences extérieures qui voudraient la conditionner a priori c’est à dire aux doctrines, visions du monde, croyances, idéologies, courant d’opinion ayant libre cours dans le reste de la société.

Nécessité donc, de protéger l’enceinte scolaire.

LE POINT DE VUE de REGIS DEBRAY

Dès lors qu’un citoyen décide de confier ses enfants à l’Etat dans le cadre de l’instruction obligatoire, il est en droit d’attendre qu’il soit soustrait à toute influence confessionnelle.

LE POINT DE VUE d’HENRI PENA RUIZ

Dans notre société la critique des pratiques religieuses est admise sans qu’elle devienne pour autant une attaque contre les personnes pratiquant en les discriminant.

En résumé concernant les dérives de la laïcité:

– Méfions nous des interprétations de la Laïcité de tout bord politique qu’elles émanent. Car elles remettent en cause les fondements de de la Laïcité si chèrement arrachés par nos ancêtres. Certains vont jusqu’à dire qu’il faudrait réécrire (toiletter) la loi de 1905en allant vers un nouveau concordat .

Méfions nous des amalgames :

  1. la Laïcité est réduite à l’anti-cléricalisme : le cléricalisme étant la volonté de faire votre supprimer ou adapter une loi en conformité avec sa foi (mariage pour tous, IVG …) Mgr Barbarin a déclaré « Le Parlement n’est pas Dieu le Père » comme si la loi de Dieu est supérieure à la loi de la République.

Si la laïcité n’est pas un obstacle à l’expression publique des religions, car celles-ci ont le droit de s’exprimer dans l’espace public, elles ne doivent pas pour autant contrôler cet espace public ou y jouir de privilèges reconnus. Les religions peuvent faire part de leur opposition, sans exiger que ce qui les gêne soit interdit.

2- La Laïcité est assimilée à l’athéisme …. qui est une option spirituelle au même titre que l’option religieuse. La Laïcité

promeut la liberté de conscience qui permet de croire ou de ne pas croire.

  1. La neutralité laïque est assimilée au nihilisme : seul le prêtre est capable d’enseigner la morale à la différence de l’instituteur qui ne peut s’appuyer sur aucun idéal. (Sarkozy à Latran). Ce type d’argument était déjà utilisé lors du débat de 1905 par les opposants à la laïcité.

Au contraire Vincent PEILLON en tant que ministre de l’Education nationale, a mis au point un enseignement laïque de la morale en s’appuyant sur les valeurs laïques fondées sur l’humanisme et la dignité de chaque individu.

Première conclusion : la laïcité est donc déformée, caricaturée toutes les fois qu’on lui adjoint une étiquette ou qu’on l’associe à un autre substantif.

Elle se suffit à elle–même elle n’a pas besoin d‘être précisée.

Robert BADINTER « Pour certains, la laïcité devrait être assortie d’un adjectif. On évoque une laïcité positive comme si la laïcité pouvait être négative, ou bien ouverte comme si elle pouvait être refermée sur elle même comme ou cercle, ou bien moderne comme si elle pouvait être antique ou démodée. Méfions nous des adjectifs, ils ne servent souvent qu’à cacher les arrières-pensées plutôt qu’à préciser la pensée.  Tenons-nos en au terme de laïcité tel qu’en elle même la République l’a forgé au long du temps.»

2 -La Laïcité ce qu’elle est :

Le concept de laïcité apparue vers la fin du 19ème siècle a fait progressivement son chemin à travers l’Histoire grâce aux luttes de femmes et d‘hommes qui y ont parfois laissé leur vie.

UN PEU D’HISTOIRE :

Le catholicisme a été reconnu religion officielle au 4ème siècle par l’empereur Constantin. A partir de cette date l’Histoire est marquée par « l’alliance du trône et de l’autel » (Henri PENA RUIZ).

Le Roi de France devient le représentant de Dieu sur terre.

L’Eglise mêle pouvoir spirituel et pouvoir temporel. Alors les Croisades, l’Inquisition, les guerres de religion, les obstacles au progrès scientifique vont marquer l’intransigeance de l’Eglise.

Beaucoup plus tard interviendront ce qu’Eddy KHALDI appelle les trois séparations :

* PREMIERE SEPARATION: 1789-1792 : la rupture avec l’ancien régime , le Roi perd son droit divin, le pouvoir est donné au peuple et à la Nation.

Principaux évènements de cette époque :

– 26 août 1789 : vote de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen qui dan son article 10 reconnaît la liberté de conscience, cette déclaration se substitue aux devoirs envers Dieu et l’Eglise.

– novembre 1789 : sécularisation des biens ecclésiastiques.

– juillet 1790 : constitution civile du clergé, chaque prêtre doit prêter serment à l’Etat laïque.

– 1792 : laïcisation de l’Etat civil qui va remplacer les registres paroissiaux.

* DEUXIEME SEPARATION – 1881-1886 : les lois FERRY-GOBLET qui rendent l’Enseignement public gratuit, obligatoire et laïque

* TROISIEME SEPARATION : 1905 : vote de la loi de séparation des Eglises et de l’Etat.

Les deux premiers articles de cette loi sont fondamentaux pour l’organisation de la société française.

Article 1 : « La République assure la liberté de conscience, elle garantit le libre exercice des cultes, »

Article 2 : «  La République ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte. »

A partir de ces deux articles nous pouvons donner une première définition de la laïcité selon trois principes (Henri PENA RUIZ)

1°) La laïcité c’est la liberté de conscience , la possibilité de croire de ne pas croire, de pratiquer ou non une religion.

2°) La laïcité c’est l’égalité de traitement entre les groupes de pensée sans en reconnaître aucun en particulier. En France, il n’existe pas, à la différence d’autres pays, de religion officielle.

3°) La laïcité confirme l’existence d’une loi commune à tous qui doit être respectée par tous et revêt de ce fait un caractère d’universalité.

une autre définition de la laïcité celle de l’AMF (Association des Maires de France) : « la laïcité est un mode d’organisation juridique et politique de la société issu de la loi de 1905 qui acte la séparation des Eglises et de l’Etat. Mais c’est aussi une approche philosophique du vivre ensemble que l’on peut qualifier d’humaniste, car elle ne se réfère à aucun dogme, ni à aucune vérité révélée et qu’elle n’est soumise à aucun appareil religieux »

L’AMF a édité un numéro hors série de « Laïcité  vade mecum de l’AMF » qui donne un certain nombre de conseils sur les attitudes à adopter et les décisions à prendre pour des élus locaux en respectant les principes imposés par les lois.

On associe souvent la laïcité à la tolérance. Or dans le concept de tolérance il y a une notion de condescendance qui est à rejeter.

Avant l’édit de Nantes, il existait des édits de tolérance car on tolérait l’existence des protestants.

Ainsi plutôt que d’employer le mot de tolérance, il est préférable d’employer le terme de respect, respect des opinions qui ne sont pas les nôtres.

3 – La Laïcité son application au quotidien :

Nous sommes amenés à vivre dans plusieurs types d’espaces l’espace privé , l’espace public et l’espace civil.

L’espace public se rapporte à la notion d’intérêt général et il revêt de ce fait un caractère d’universalité.

Il concerne les institutions ou les bâtiments utilisés par les collectivités : mairies, casernes, tribunaux, hôpitaux, prisons… et les lieux où sont installés les services publics.

L’espace privé comme le domicile mais aussi les lieux de culte.

On peut opposer privé et public comme particulier et universel.

L’espace civil ne relève ni de l’espace privé ni de l’espace public. C’est un espace intermédiaire entre les deux qui accueille le public transports, théâtres, commerces mais aussi des espaces de passage et de rassemblement comme les rues, les plages …

Comment le principe de laïcité peut-il s’appliquer dans ces espaces ?

La sphère privée comporte une liberté d’agir et de penser selon se propres convictions philosophiques ou religieuses à condition de ne pas s’y conduire de façon illégale, violente. Les atteintes physiques d’autrui s’opposent à la loi et sont donc répréhensibles même dans l’espace privé.

La sphère publique est marquée par le principe de neutralité qui s’applique aux bâtiments publics, à ses agents et à ses élus.

– Sur les bâtiments publics, la loi de 1905 dans son article 28 précise que « tout signe ou emblème religieux est interdit à quelque emplacement que ce soit. Ainsi la présence des crèches dans les mairies n’est pas compatible avec le principe de laïcité. Même si à ce sujet le Conseil d’Etat a pris une position pour le moins ambiguë confondant le cultuel et le culturel.

– Les agents publics sont tenus à une stricte neutralité dans l’exercice de leurs fonctions : aucune manifestation extérieure de leurs croyances n’est tolérée aussi bien par leurs paroles que par leurs vêtements. Ils peuvent tout de même solliciter des autorisations d’absence pour motifs religieux qui leurs sont accordées sous réserve des nécessités du service.

– Les élus peuvent participer aux manifestations religieuses sans manifester leur croyance. Il est souhaitable de se conformer aux traditions pour ne pas choquer (vade mecum de l’AMF) … donc présence mais non participation au culte. Henri PENA RUIZ pour sa part estime que pour les élus de la République le principe de laïcité impose leur non-présence aux cérémonies religieuses.

De façon générale, aucun groupe de pensée dans l’espace public ne doit vouloir imposer ses façons de vivre ou ses coutumes à la collectivité. Si des différences culturelles sont admises, elles ne doivent pas s’arroger un pouvoir de domination et outrepasser l’égalité des droits.

dans la sphère civile prenons trois exemples :

– La restauration scolaire: il n’est pas acceptable de fournir des menus confessionnels (hallal,casher …) le terme de menu de

substitution est impropre sauf pour raison médicale. La meilleure solution c’est grâce à la diversification des plats de laisser le choix aux enfants sans intervention de l’adulte ? C’est bien l’enfant qui choisit librement sans contrainte. Et surtout la séparation des enfants en fonction de leur origine, ou de leur religion est à bannir. Le repas est aussi un moment d’apprentissage du vivre ensemble.

– dans une crèche privée subventionnée : il est nécessaire de porter une attention particulière à la rédaction du règlement intérieur surtout en ce qui concerne l’attitude du personnel et sa tenue vestimentaire. Exemple dramatique de la crèche baby loup privée subventionnée, d’intérêt général. Une employée est licenciée en fonction du règlement intérieur, cette employée voulant garder son voile devant les enfants, après de nombreuses péripéties, la justice a donné raison à l’employeur.

– pour les sorties scolaires : des directives ont été données par la circulaire CHATEL de 2012. « Les parents qui accompagnent des élèves doivent se conformer à l’obligation de neutralité des agents publics ».

En novembre 2011 le tribunal de Montreuil, cité par Abdennour BIDAR , « Les parents d’élèves volontaires pour accompagner les sorties scolaires participent dans ce cadre au service public de l’Education. S’ils bénéficient de la liberté de conscience qui interdit toute discrimination fondée sur leur religion ou sur leurs propres opinions, le principe de neutralité de l’école laïque fait obstacle à ce qu’ils manifestent dans le cadre de l’accompagnement d’une sortie scolaire pare leur tenue ou par leurs propos, leurs convictions religieuses, politique ou philosophiques ».

Toutefois la ministre Najat VALLAUD BELKACEM a assoupli ces obligations en conseillant de ne pas interdire les signes religieux afin de favoriser les liens école-familles, sauf en cas de prosélytisme avéré.

4 Quelques mots de conclusion :

La laïcité telle que nous l’avons définie est donc menacée aujourd’hui par deux attitudes extrêmes et opposées.

– Celle qui consiste à l’instrumentaliser pour légitimer des formes de racisme en s’opposant à la liberté cultuelle et en préconisant l’assimilation à la civilisation française. (position de l’extrême droite)

Les demandes de la Droite d’inscrire les origines chrétiennes dans la constitution européenne ne sont guère éloignées de ces positions.

– Celles qui s’appuient sur l’ethno-centrisme qui conduit au communautarisme. S’il est nécessaire de respecter les traditions, celles-ci ne doivent pas empiéter sur le domaine public.et à condition de respecter la dignité de tout être humain et en particulier l’égalité des hommes et des femmes.

Il est hors de question d’octroyer des droits particuliers à certains groupes de pensée, comme cela existe au Canada, ce que l’on appelle les « accommodements raisonnables ». Au contraire il faut développer l’égalité des droits pour tous et ne pas favoriser les communautés par des avantages particuliers au détriment de la loi commune.

«  Le droit à la différence … mais sans différence des droits » Henri PENA RUIZ

«  La laïcité ce n’est pas le refus des différences, mais l’égalité des droits de tous les citoyens dans le respect de leurs identités personnelles » Jean Paul SCOT

«  Ce n’est pas à la laïcité de s’adapter aux religions qui se développent nouvellement en France, mais à elles de s’inscrire dans ses règles et ses principes. » Eddy KAHLDI

Comment populariser une telle philosophie ? Comment habituer les jeunes à de telles règles de vie ?

Il existe un lieu susceptible de faire comprendre l’intérêt de cette égalité de tous devant la loi ; c’est l’école publique, creuset où se forment les citoyens de demain. Elle demeure en effet l’endroit où peuvent se rencontrer tous les enfants sans distinction d’origine ou de culture, institution où tous les élèves peuvent apprendre le respect mutuel en expérimentant le plaisir de vivre ensemble, la fierté cde développer leur savoir, et la satisfaction d’exercer leur esprit critique et leur raison.

C’est bien l’école publique qui peut, en supprimant toute discrimination, favoriser la promotion de la laïcité et de la démocratie.

C’est Albert CAMUS qui écrivait dans « le premier homme », tout le plaisir qu’il éprouvait à fréquenter l’école ce qui lui permettait de sortir de sa misère familiale : «  Seule l’école donnait à Pierre et à Jacques ses joies et sans doute ce qu’ils aimaient passionnément en elle, c’est ce qu’ils ne trouvaient pas chez eux, où la pauvreté et l’ignorance rendaient la vie plus dure, plus morne, plus refermée sur elle même. La misère est une forteresse sans pont-levis. »

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